1. Ecoute ear LA NAISSANCE DE LISOU-BISOU, La Famille de Lisou-Bisou imprime
 

Il était une fois une maman et un papa qui s’aimaient beaucoup.
La maman était petite comme le petit placard de la cuisine où sont rangés les gâteaux à la fraise et au chocolat. Ses cheveux noirs, longs et bouclés, étaient attachés par des chouchous de couleurs différentes; on apercevait ses yeux bleus derrière de petites lunettes rondes. 
Le papa était très grand, comme la porte, et il baissait toujours la tête pour ne pas se cogner. Chaque jour, il portait une cravate d’une autre couleur.
- Vous avez vu comme il est élégant, notre papa?, disait toujours la maman des enfants, en se haussant sur la pointe des pieds pour lui donner un baiser quand il partait travailler très tôt, chaque matin.
Et les enfants se demandaient tout bas pourquoi leur maman disait «notre» papa; ce n'était  pas son papa, à maman; le papa de maman, c’était « grand-père»! Enfin, parfois, les grandes personnes parlent étrangement….  

cite des fauvettes

La maison de la Cité des Fauvettes où ils habitaient, était petite, pleine de chansons et de bonnes odeurs qui venaient de la boulangerie d’en bas. Elle avait beaucoup de lits. En effet, à part le grand lit du Papa et de la Maman, il y en avait sept autres: six  pour les six garçons qui dormaient dans la grande chambre bleue au ciel étoilé, plus un, le petit lit pour le bébé, Gillou, qui seul avait encore le droit de rester dans la jolie chambre jaune du papa et de la maman.

Avec sept frères, six garçons et un bébé garçon, je te laisse imaginer combien il y avait de voitures, de camions, d’avions, de robots, de billes, de ballons de foot, de planches à roulettes, et de pistolets à eau. Et quand, les uns après les autres ou tous ensembles, ils allaient dans la douche ou dans le bain, leur maman avait beau leur demander de faire attention, rien à faire, ils sautaient et riaient tant, que la salle de bains devenait vite une piscine de mousse blanche comme de la neige chaude. Ce qu’ils préféraient manger ? Des montagnes de spaghettis qu’ils couvraient de ketchup et dont ils se régalaient.

alphabet

Tu veux sans doute maintenant que je te dise comment les sept frères s’appelaient?  Eh bien, tu vas rire!! Le papa et la maman avaient donné aux sept garçons des prénoms, en suivant l’ordre des sept lettres de l’alphabet: A, B, C, D, E, F, G.

Alain l'ainé, Benjamin, Charlie, Dan, Emmanuel, Felix, et Gillou (le benjamin) qui avait presque deux ans.

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Quel nom donner au nouveau bébé?

Or, un dimanche matin, Alain, l'ainé, rassembla tous ses frères, après le goûter, ferma la porte et leur annonça le secret. Même bébé Gillou avait enlevé sa tétine pour mieux écouter.
- Notre maman va bientôt avoir un nouveau bébé, et nous devons décider comment l’appeler, dit Alain. Qui a une idée?

Les enfants restèrent un moment silencieux puis Félix qui ne savait pas encore lire demanda:
- Dis, Alain, qu’est ce qui vient après G ?
- H, répondit fièrement Emmanuel qui, lui, connaissait son alphabet.
- Bravo, dit Alain. Tu as raison, Emmanuel, après G, c’est H.
- ACH? continua Félix, ACH, c’est une drôle de lettre. Moi,  je ne connais pas de prénom sauf Achille, mais c’est le nom du poisson rouge de l’école. On ne va quand même pas lui donner un nom de poisson!
- Non, répondit Emmanuel en rigolant avec Dan.
- Pourquoi vous riez? dit Félix, vexé. plus

- Parce qu’Achille, ça commence avec un A! Et  que nous avons dit un H, expliqua Alain.
Félix n’était pas sûr d’avoir compris mais il n’osa rien dire et laissa ses grands frères décider.
- Réfléchissons, dit Dan; moi, je propose «Henri»!
- Berk!  dit Benjamin, « Henri », c’est le nom du chien de la boulangerie. On ne va pas appeler notre petit frère du nom d’un chien. Non, moi, je propose … «Hubert», comme  le patron des chasseurs.
perroquetchien
- Relou! lança Dan; «Hubert», c’est le nom du perroquet du magasin d’oiseaux d’en face qui répète toute la journée « Hubert n’est pas Robert; Hubert n’est pas Robert ». Non, je ne suis pas d’accord. On ne va pas appeler notre petit frère du nom d’un perroquet. Non, moi, je propose «Hercule», comme cela il sera très fort.
- Pas question!  dit Emmanuel. Pour s’appeler Hercule, il faut avoir des biceps, et le bébé sera trop petit pour en avoir. Non, moi, je propose «Hugo»; c’est le nom de mon meilleur copain et il est très gentil Hugo, Hubert, Hercule, Henri… La bagarre commença; ils criaient tous à tue-tête.
vote

- Taisez-vous, ordonna Alain. Ça suffit! Puisque c'est comme ça, on va voter!! ».
- Ca veut dire quoi voter? demanda le petit Félix.
- Ca veut dire que tu lèves la main et qu'on compte les mains. Le plus de mains qu'il y a, on a gagné, répondit Dan.
Le vote commença: chacun réfléchissait et se concentrait.
A chaque prénom proposé, Alain comptait les mains levées.
Henri: 1; Hubert: 1; Hugo: 1; Hercule: 4!!! plus

Même bébé Gillou avait levé son bras et son nounours quand Alain avait crié: «et pour Hercule, qui est pour?»
Eh bien! C’était donc décidé, le bébé s’appellerait «Hercule»!!!
Alain leur fit promettre de garder le secret.
Comme d’habitude, pour les secrets, chacun mit le doigt sur sa bouche et tapa dans ses mains.

On prépare l’arrivée du nouveau bébé
enceinte
Leur maman portait maintenant une ample robe bleue et son ventre était devenu tout rond. De temps à autre, chacun des garçons venait y coller son oreille pendant qu'elle leur caressait tendrement les cheveux.
Puis, un autre dimanche matin, comme leur papa leur servait leurs bols de céréales avec du jus d'orange pour Charlie, une menthe à l'eau pour Félix, une grenadine pour Emmanuel, un biberon de Nesquick pour bébé Gillou, un verre de lait chaud pour Dan, un verre de cacao pour Benjamin, et du café au lait pour Alain qui faisait déjà comme son papa, ils entendirent la voix de leur maman  qui les appelait:
-  Les garçons,  le bébé veut sortir. Papa va venir avec moi à la clinique. Alain, tu t’occuperas de tes frères jusqu’au retour de Papa.

Forcément, Alain avait douze ans. C’était un grand!
A la queue leu leu, tous les garçons, très émus, firent un baiser au ventre rond de leur maman, lui dirent au revoir et chacun murmura tout bas, sans que ni leur maman ni leur papa n’entendent :
- A bientôt Hercule……….plus

Et ils éclatèrent de rire car pour la première fois, leur Papa avait oublié de baisser la tête et il s’était cogné en passant la porte.
La porte de la maison fermée, Alain rassembla ses sept frères, même bébé Gillou; ils s’assirent par terre, mirent le doigt sur la bouche et tapèrent dans leurs mains. 
Alain ordonna.
- On va ranger et préparer tout de suite la maison pour Hercule; chacun va préparer un beau jouet; on a toujours fait ça quand vous êtes nés et on va décorer la maison avec les guirlandes.
- Mais toi, Alain, alors, qui t’a préparé un jouet ? demanda Félix,  songeur ….
Mais Alain l’aîné, n’avait pas entendu.
Les garçons se mirent à choisir parmi leurs jouets leur cadeau pour Hercule.
Pendant quelques jours, dans la maison sans la maman, le désordre fut un peu plus grand  mais le soir, pour le diner, avec les pizzas et les spaghettis, tout le monde se régalait!

bienvenue
Puis, ce fut le grand jour : maman allait être  de retour. Une banderole traversait le salon où l'on pouvait lire: «Bienvenue à Hercule»
L'arrivée du bébé……..
Quand d'en haut, on entendit le klaxon de la voiture de papa, tous les enfants étaient prêts: Bébé Gillou était sorti du petit lit à barreau dans la chambre des grands, et il était drôlement content d'être avec ses frères, même si, au début, il n'avait pas compris pourquoi on l'enlevait de la chambre de ses parents.
- Ben, Gillou, tu es bien trop grand aujourd'hui, lui avait expliqué Félix; le berceau, c'est maintenant pour Hercule!
Au pied du berceau, chacun des frères avait posé un cadeau. A toi de deviner ce qu’ils avaient apporté. La porte de la maison s’ouvrit. Papa puis Maman entrèrent. Les garçons étaient dans le couloir, faisant comme une haie d’honneur, d’abord silencieux.  plus
Puis, soudain, Alain s’écria :
- Pour Hercule hip hip hip?
- Hourrah, crièrent-ils en chœur.
Ils posèrent tous un doigt sur la bouche et frappèrent dans leurs mains.
Un cri de frayeur monta alors des bras de leur maman qui tenait contre elle un drôle de paquet blanc et rose.
Toute émue de retrouver ses petits, elle tendit le drôle de paquet qui pleurait au Papa et embrassa tendrement chaque garçon. Le papa posa le nouveau bébé dans le berceau.
Alors, chacun d’entre eux se pencha, comme les fées, sur le bébé: ils aperçurent alors une sorte de petite poupée, sans cheveux, enveloppée dans une couette blanche et rose, qui dormait.
baby
- Bonjour, Hercule, lui murmuraient-ils en lui donnant un baiser. ….. 
- Pourquoi l'appelez-vous «Hercule», mes chéris, demanda leur maman étonnée. Le bébé s'appelle «Héloïse». On allait vous l'annoncer. J'espère que ce prénom vous plait. Papa et moi; nous l'aimons beaucoup.

Tous se regardaient incrédules. Une sœur!!!! Une fille!! Quelle surprise! 
Les sept frères, très déçus, décidèrent aussitôt que si le bébé était une fille, on n’y pouvait rien mais qu’il fallait limiter les dégâts et qu’il n’était pas question de l’appeler Héloïse: c’était carrément  trop moche. 
- Héloïse?! Mais pourquoi pas «Hercule»? demanda le petit Félix. On a tous voté, Maman. Tu ne peux pas changer!
- Oui, c'est Hercule, ajouta même bébé Gillou qui avait tout compris.
- Mais parce que «Hercule», dit en riant la maman, c'est un nom de garçon et que le bébé est une fille, c'est votre petite sœur : «Héloïse». plus

berceau
Félix proposa au moins de l'appeler  «Lisou» et tout le monde fut d'accord; puis ils décrétèrent que même si leur maman avait ramené une fille, il faudrait pourtant bien qu'elle joue comme un garçon.
- On a décidé qu'on l'appellerait «Lisou», dit Alain, porte-parole des garçons.
Le petit Gillou se mit alors à sauter en chantant: la bébé s'appelle «bisou», la bébé s'appelle «bisou», la bébé s'appelle «bisou ».
Alors, en quelques minutes, «Héloïse» devint «Lisou» puis «Bisou» et finalement il fut décidé qu'on l'appellerait «Lisou-Bisou ».
- D'accord, répondit la maman, c'est très mignon. Elle aimera surement.

A la queue leu leu, chacun des garçons déposa son cadeau dans le berceau.
Lisou-Bisou dormait mais dans son sommeil, quand Félix déposa sa toupie rouge, elle sourit.
- C’est moi qu’elle préfère, annonça fièrement Félix.
Les autres n’étaient pas d’accord et, comme dans ces cas-là, la bagarre commença.
- Ah non, pas ce soir, je suis fatiguée et vous allez lui faire peur, dit la Maman.
Le papa embrassa la maman. La maman embrassa les garçons. Les garçons embrassèrent Lisou-Bisou. Chacun sauta dans son lit et s’endormit.

Et c’est ainsi que naquit Héloïse, dite Lisou-Bisou, la huitième d’une famille de sept garçons!! fin