Lisou-Bisou: championne de corde à sauter!
La famille de Lisou-Bisou
Il était une fois, une petite fille qui s’appelait Lisou-Bisou. Elle habitait la Cité des fauvettes. Lisou-Bisou était rieuse, avec des couettes brunes retenus par des chouchous et parfois, un petit nœud de velours de couleur pour tenir une mèche qui lui chatouillait le nez, car elle tombait toujours.
Son vrai prénom, c’était Héloïse parce que H est la huitième lettre de l’alphabet et qu’elle était née après sept garçons dont les prénoms suivaient les sept premières lettres de l’alphabet.
Mais quand elle était bébé, ses sept frères avaient décidé qu’ils l’appelleraient «Lisou», car c’était beaucoup plus mignon qu’Héloïse. Seulement Gillou, le numéro 6, qui avait seulement deux ans, au lieu de dire «Lisou», disait toujours «Bisou», comme les bisous de Maman. Alors il fut décidé de l’appeler "Lisou-Bisou"
Sa maison était petite, pleine de chansons et de lits superposés : tous les enfants dormaient, en effet, dans une grande chambre bleue au ciel étoilé?
En bas, il y avait une boulangerie d’où montaient toujours de bonnes odeurs de croissants et de gâteaux. Chaque jour, quand elle revenait de l’école, elle s’arrêtait devant la boulangerie et Coco, le perroquet, en la voyant passer, criait de sa voix perçante: «salut Bisou-Bisou, salut Bisou - Bisou». Alors, Lisou-Bisou lui envoyait un bisou de la main en riant, et lui donnait une pistache.
- Mais, idiote, parce que bleu blanc rouge, c’est les couleurs du drapeau français, ajouta Gillou.
- Idiot toi-même! Quelle patate, celui-là, répondit Lisou vexée, en lui tirant langue.
- On n’a pas le temps de se disputer, dit maman, dépêchez-vous, on va être en retard.
Quelques moments plus tard, après avoir déposé les garçons à l’école, au collège et au bus, maman déposa Lisou devant l’école.
- Travaille bien et sois bien sage, lui dit-elle en l’embrassant tendrement.
- Oui maman, mais tu sais, aujourd’hui, c’est un jour important: on fait le concours de la corde à sauter, dit Lisou bisou, j’espère bien que je vais gagner. »
Puis elle monta quatre à quatre les marches qui la conduisaient vers sa classe.
Lisou et ses copines n’arrivaient pas à écouter la maîtresse, mademoiselle Lucie. Elles attendaient surtout le moment de la récréation. Enfin la cloche sonna. Ce fut la course dans les escaliers pour filer dans la cour et commencer la compétition.
Qui va gagner?
Les filles sortirent les cordes à sauter. Les garçons, tout autour, surveillaient la grande horloge, au-dessus du magnolia dont les immenses fleurs roses ressemblaient à un bouquet géant au milieu de la cour. Il fallait sauter le plus longtemps possible, sans s’arrêter : 5 tours en avant puis 5 tours en arrière et surtout ne pas se prendre les pieds dans la corde. Sinon, on était éliminé.
Les filles étaient prêtes; les garçons étaient les arbitres.
- A la une, à la deux, à la trois, partez! cria David en donnant le signal.
Alors, Lisou-Bisou, Noémie, Chloé, Françoise, Fatiha, Lucie et Charlotte commencèrent à faire tourner les cordes de toutes les couleurs, au-dessus de leurs têtes, au-dessous de leurs pieds
Cinq en avant, cinq en arrière, en avant, en arrière…. Les pieds sautaient, les mains tournaient. Les garçons criaient "plus vite, allez, plus vite", et frappaient dans leurs mains.
«Plus vite, plus vite, facile à dire, disait Lisou-Bisou. On voit bien que c’est pas vous qui sautez!». Fatiha sautait comme un chamois, Lisou-Bisou, comme une gazelle. Noémie s’arrêta la première, toute essoufflée; puis Charlotte s’emmêla les pieds et tomba. Françoise, toute rouge, dit qu’elle était trop fatiguée. Lucie trébucha et la corde se tordit autour de sa cheville; Fatiha dit qu’elle voulait faire juste une petite pause.
- Hors-jeu, crièrent les garçons .
Restaient en piste Lisou-Bisou et Chloé.
La moitié des garçons criaient : «vas-y Chloé, plus vite, plus que trois minutes, tiens bon, la cloche va sonner».
L’autre moitié encourageait Lisou-Bisou: «vas-y Lisou-Bisou, plus haut …, plus que deux minutes!».
Mais Chloé faiblissait et ralentissait. Comme elle faisait tournoyer sa corde plus lentement, elle s’accrocha du pied gauche: la corde s’emmêla, elle s’arrêta et s’assit sur le sol écarlate, les yeux pleins de larmes.
Lisou-Bisou, elle, légère, sautait toujours et, du coin de l’œil, elle regarda la grande horloge.
«Ding Dong».
La récréation est terminée et la compèt’ aussi!.
«Bravo, bravo», chanta la classe qui était à présent rassemblée autour de Lisou-Bisou.
Même mademoiselle Lucie était venue pour l’applaudir.
Lisou Bisou sacrée championne
On lui accrocha une médaille en carton que les garçons avaient confectionnée.
Quelle fierté!
Mais ce qu’elle garda comme un secret, c’est que Félix l’avait entraînée pendant tout le week-end, dans leur chambre. Même que la boulangère du dessous avait appelé la maman pour dire aux enfants d’arrêter de sauter car cela faisait bouger le pinceau du boulanger qui n’arrivait plus à dessiner sur les brioches, les pains au chocolat et les gâteaux les jolis dessins habituels.
Et c’est ainsi que Lisou-Bisou devint championne de corde à sauter!